La crise israélo-iranienne laisse les marchés de marbre

Analyses de marchés
Gérald Grant
Israël iran s&p 500

Les marchés à l’heure des tensions israélo-iraniennes

Un dicton boursier connu de tous les investisseurs dit qu’il faut « acheter au son du canon et vendre au son du violon ». Si cela parait audacieux d’acheter lorsque les chocs géopolitiques se déclenchent, l’histoire, à défaut de se répéter balbutie souvent et peut au moins servir de guide. A ce titre, il nous semble pertinent de nous pencher sur les différents chocs depuis 1950 et leurs conséquences sur les marchés, et notamment sur le marché américain qui reste le marché directeur avec les mesures suivantes sur le S&P 500 :

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Des baisses maximales limitées en moyenne à 10 %

Sur les 10 chocs géopolitiques considérés comme majeurs depuis le milieu du XXème siècle, la perte maximale moyenne a été de 10% avec un maximum de -20,3% lors de l’attaque de Pearl Harbour à -3,2% lors de l’attentat terroriste de Boston en 2013. Un bémol cependant sur Pearl Harbor, l’attaque a eu lieu en 1941, en plein cœur de la seconde guerre mondiale, et il aura fallu cinq mois environ pour atteindre le point bas. En moyenne, la durée de la baisse est de 37 jours.

Huit fois sur dix, les marchés remontent douze mois après un choc

Historiquement, après ces chocs géopolitiques, huit fois sur dix, l’indice S&P 500 s’est retrouvé à un niveau supérieur 12 mois plus tard, et ce avec une progression moyenne de près de 14%. La plus forte hausse aura été après les évènements du 7 octobre 2023 en Israël qui a vu le marché près de 35% plus haut un an plus tard. Quant aux deux épisodes baissiers à un an, il s’agit des attentats du 11 septembre 2001 (-13,8% 12 mois plus tard) et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie (-5,1%).

Une réaction très contenue des marchés à la situation actuelle

L’attaque « préventive » d’Israël sur l’Iran lancée dans la nuit du 12 au 13 juin a dans un premier temps « chatouillé » le marché, le S&P 500 cédant 1,3% avant de repartir très rapidement à la hausse pour effacer moins de trois jours plus tard cette baisse. Les commentaires des observateurs sur les mouvements de marchés récents sont d’ailleurs assez explicites, puisque la grande majorité explique que les marchés « voient au-delà du conflit » ou que « la guerre est finie pour les marchés »…

Pourquoi le marché ne réagit-il pas plus durement aux tensions ?

Les conflits au Moyen-Orient sont importants pour les marchés et l’économie mondiale du fait de leurs impacts sur les prix du pétrole. Et pourtant, il ne réagit pas beaucoup aujourd’hui. Parmi les raisons à cela :
1/ Israël a choisi le « bon moment » car les stocks de pétrole sont en hausse, les pays de l’OPEP+ restreignent l’offre et beaucoup d’entre eux profitent du contexte pour ne pas réduire leur production. De fait, l’impact sur les prix du pétrole est limité depuis le début des frappes (+5% « seulement » sur le WTI) ;
2/ le marché du pétrole anticipe souvent les conflits progressant en amont, atteignant un pic puis refluant. En l’espèce, le baril a progressé de près de 30% depuis le 5 mai ;

3/ Pour provoquer une récession, il faut historiquement que le prix du pétrole double : ce fut le cas dans les années 70, en 1987 ou pendant le Covid. Nous en sommes loin aujourd’hui ;

4/ Nous l’avons vu précédemment, les marchés peuvent absorber des chocs géopolitiques majeurs à quelques exceptions près.

Le scénario central reste celui d’une situation sous contrôle

Il est probable que la situation reste sous contrôle, car si l’Iran fermait le détroit d’Ormuz, une intervention militaire rapide des puissances occidentales serait hautement probable et l’impact réel pourrait être contenu grâce aux infrastructures saoudiennes. En outre, la fermeture d’Ormuz serait suicidaire pour l’Iran car le régime se mettrait à dos l’ensemble des grandes puissances y compris ses propres clients dont la Chine…
Nous ne pouvons toutefois pas dire que la situation actuelle ne présente aucun risque, car l’Iran pourrait être prêt à tout, mais si le scénario central d’une capitulation ou d’un succès de la mission israélienne venait à survenir, les marchés resteraient peu pénalisés.
Reste la question de la suite à donner qui n’est jamais simple, la destitution de Saddam Hussein en est à ce titre un bon exemple…

Par Gérald Grant, Fundesys

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