Contrat de capitalisation en entreprise : un levier stratégique pour la trésorerie et la transmission en 2025


En 2025, les chefs d’entreprise, directions financières et holdings patrimoniales doivent composer avec un environnement toujours plus complexe : incertitude économique, remontée des taux, inflation modérée, tensions géopolitiques, pression fiscale croissante. Dans ce contexte, le contrat de capitalisation s’impose comme un outil méconnu mais redoutablement efficace pour valoriser la trésorerie, piloter la fiscalité, préparer une transmission ou structurer un post-cession.
Qu’est-ce qu’un contrat de capitalisation pour une entreprise ?
Le contrat de capitalisation est une enveloppe d’investissement comparable à l’assurance vie, à une différence majeure : il n’est pas dénoué au décès et ne comporte pas de clause bénéficiaire. Surtout, il peut être souscrit par une personne morale, ce qui ouvre la porte aux sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS).Il permet d’investir dans :des fonds euros (sécurité),des unités de compte : OPCVM, ETF, SCPI, fonds datés, fonds structurés, Private Equity, etc.En comptabilité, il peut être classé comme immobilisation financière (gestion à long terme) ou valeurs mobilières de placement (VMP) si le placement est court terme.
Pourquoi les entreprises s’en saisissent en 2025 ?
Valoriser activement une trésorerie excédentaire
Les entreprises ont souvent une trésorerie dormante sur des comptes peu ou pas rémunérateurs. En 2025, avec des fonds datés offrant des rendements de 5 à 7 % brut (source : Quantalys, janvier 2025), le contrat de capitalisation permet d’investir avec un objectif de rendement stable à échéance.
Avantages :
- accès à des supports diversifiés (SCPI, obligations, fonds structurés),
- gestion profilée (prudent à dynamique),
- contrat en architecture ouverte (accès à une large gamme d’actifs).
Fiscalité différée à l’IS : un atout de gestion
Les produits capitalisés dans le contrat ne sont pas imposés annuellement. La fiscalité ne s’applique qu’en cas de rachat partiel ou total.
Exemple chiffré : Une entreprise place 500 000 € sur un contrat multisupport avec un rendement annuel net de 5 %. Aucun impôt n’est dû pendant 3 ans sans rachat. Au bout de 3 ans, si elle retire 100 000 € comprenant 14 000 € de gains, elle ne paiera l’IS que sur cette fraction.
Justifier une gestion active face à l’ACPR et la DGFIP
Les autorités renforcent les contrôles sur la trésorerie dormante. Le contrat de capitalisation permet de démontrer une gestion active, professionnelle et diversifiée, répondant aux critères de bonne gouvernance financière.
Un outil de transmission et de structuration patrimoniale
Utilisation dans une holding patrimoniale
Le contrat peut être souscrit par une holding familiale pour gérer les liquidités issues d’une cession ou d’une distribution de dividendes. Il peut ensuite être transmis indirectement via les parts de la holding.
Démembrement et donation
Il est possible de démembrer la propriété des parts de la société détenant le contrat : la nue-propriété peut être transmise à la génération suivante, tout en gardant l’usufruit de gestion.
Outil post-cession
En cas de vente d’entreprise, le contrat de capitalisation peut accueillir le produit de cession dans une holding, dans l’attente d’un reinvestissement ou dans une logique de capitalisation à long terme.
Ce qui évolue (ou pourrait évoluer) en 2025
Fiscalité des entreprises : prudence de rigueur
Des réflexions sont en cours pour réduire les niches fiscales dans le cadre de la réduction des déficits publics. Le contrat de capitalisation pourrait être affecté à la marge, en particulier sur la fiscalité des plus-values latentes.
ESG et transparence des frais
Les unités de compte devront de plus en plus répondre à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les frais des contrats deviennent également plus transparents, sous l’impulsion de la réglementation DDA.
Montée en puissance des fonds datés
Les fonds datés deviennent l’un des supports favoris dans les contrats de capitalisation en 2025. Leur logique de gestion quasi-obligataire séduit les entreprises souhaitant verrouiller un rendement à échéance, avec un risque contrôlé.
Avantages et limites du contrat de capitalisation pour les entreprises
Conclusion : une enveloppe à redécouvrir
Le contrat de capitalisation en entreprise est bien plus qu’un produit d’épargne. C’est un outil stratégique à la croisière de la gestion de trésorerie, de l’optimisation fiscale et de la transmission patrimoniale. En 2025, dans un contexte mouvant, il offre une souplesse précieuse aux dirigeants, à condition d’être bien structuré et accompagné par des professionnels (CGP, expert-comptable, avocat fiscaliste).Une enveloppe à (ré)intégrer dans la boîte à outils du dirigeant averti.
Par Matthieu Mancuso, Egeo Conseil
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