La désescalade des droits de douane est-elle durable ? Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert
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Une désescalade des droits de douane fragile mais espérée par les marchés

Commençons par les droits de douane, comme il est de coutume maintenant. Est-ce qu’on est face à une désescalade qui peut se prolonger un peu dans le temps ? Est-ce que ça peut se stabiliser ainsi ?

En tout cas, c’est l’espoir du marché. Ce que l’on voit, en tout cas, c’est que si on écoute Scott Besant du côté américain, il insiste sur le fait que la situation est intenable et donc il faudra trouver une négociation. En parallèle, les fuites qu’on a pu entendre sur le Wall Street Journal, c’est que les US voudraient tomber sur des droits de douane entre 50 et 65 %, ce qui, évidemment, pour la Chine est inacceptable.

Sur les points positifs, on a quand même eu des exemptions sur l’électronique côté américain, santé, énergie, aviation côté Chine, donc il y a quand même des petites choses qui se passent.

Au niveau plus emblématique, on a ces droits de douane de 3 500 % qui ont été mis en place sur les panneaux solaires d’origine asiatique, donc on voit que ça reste quand même assez compliqué.

Mais le Japon et la Corée du Sud devraient être les premiers pays, avec l’Inde, à peut-être trouver un accord avec les États-Unis.

Côté européen, ça aurait fait du difficile.

Du côté évidemment de la croissance, la conséquence logique des PMI, donc des indicateurs avancés, qui se dégradent, que ce soit aux US, en Europe ou en Chine ce matin.

Et on a en toute logique le FMI qui a révisé fortement les perspectives de croissance, notamment américaines. Ils étaient à 2,7 % au mois de janvier, ils sont passés à 1,8 % et c’est la zone évidemment la plus touchée.

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La Fed sous pression dans un contexte politique complexe

Côté américain, ce qui est très attendu, c’est la réaction de la Fed. Est-ce qu’elle va s’adapter et à quelle vitesse ? Il y a beaucoup de pression autour de l’action de la Fed. Qu’est-ce qu’on peut en attendre ?

On sent en tout cas, du côté du président de la Fed, Jerome Powell, pas de volonté d’aller trop vite. Donc à ce niveau-là, et on aura d’ailleurs des premières indications dès cet après-midi, puisqu’on aura le PCI américain, on aura l’européen aussi dans la journée.

Je dirais que sur cet aspect-là, Jerome Powell sera plutôt attentif, ou alors celui qui se positionne plutôt comme le successeur de Jerome Powell, à insister en allant dans le sens de Donald Trump. Les droits de l’homme, c’est transitoire, ce qui compte, c’est le marché du travail. Moi, en tout cas, si je vois une dégradation rapide du marché du travail, je serais pour agir plus rapidement. Donc on sent qu’il y a un peu de dissension, certainement un aspect politique aussi derrière tout ça.

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Des publications globalement solides mais peu récompensées

On va finir avec les publications. Qu’est-ce qu’il faut retenir dans la globalité des grandes tendances tirées de ces publications ?

On a surtout eu des chiffres côté américain, même si en Europe, là, c’est en train d’avancer. On attend les valeurs technologiques, bien sûr, mais globalement, on est légèrement au-dessus des attentes. Ce sont des chiffres quand même relativement bas en termes de dépassement des attentes.

Par contre, on voit aussi des sociétés, même très belles, fortement sanctionnées. On a eu LVMH, on a eu aussi hier Schneider Electric, qui a fortement corrigé. On voit que le marché, en tout cas, ne pardonne pas.

Le juge de paix, évidemment, ce sera les perspectives. On a Stellantis qui a en tout cas dit qu’il ne maintenait plus ses perspectives pour cette année au vu des incertitudes sur les droits de douane.

Un deuxième trimestre compliqué pour l’industrie européenne

Je pense que le deuxième trimestre est encore un trimestre extrêmement difficile, surtout que la partie industrielle, notamment européenne, avait été boostée par les excès d’importations en anticipation des droits de douane, des excès d’importations américaines. Donc voilà, un peu de prudence en tout cas de la part des entreprises sur ce deuxième trimestre qui va s’avérer certainement complexe.

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