« Deux guerres lasses, hélas ! Où sont les feux de l’été 2025 » Christian Bito


Hausse des dépenses de défense, surtaxes douanières massives, baisses d’impôts et relance budgétaire, le cocktail alimente la croissance américaine et les marchés. Reste à mesurer les effets secondaires : inflation, tensions sur les taux, questions autour du yen carry trade. Une équation incertaine au moment où l’Europe patine et où la Chine surprend. Avec Christian BITO, professeur de finance à l’ESSEC et Vice-Président de Swiss Life Gestion Privée.
Guerres géopolitiques, guerre commerciale : Donald Trump est omniprésent sur tous les fronts
Les trêves qu’il a réussi à imposer s’accompagnent paradoxalement de nouveaux efforts de défense. Après une hausse de 9,7% des dépenses militaires en 2024, les prochaines années permettent de prévoir des croissances entre 10 et 20% par an ; ce qui avec l’IA dope les bourses.

Sur la guerre commerciale, il a soufflé le chaud et le froid, plutôt le froid et le chaud, car dans sa technique de négociation, il commence par frapper fort, comme la Chine à 145% de droit de douane ou Saint-Pierre-et-Miquelon à 98%, puis il traite à moins comme l’Angleterre à 10% le Japon à 15%.
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Au terme des négociations, nous pensons que le taux moyen se rapprochera de 18% soit environ 500 milliards collectés par an.
Ces taxes sont indispensables pour financer le principal combat de Donald Trump, son « big and beautiful Bill ». Et il a réussi à faire adopter sa loi, facteur clé pour la croissance américaine avec les baisses d’impôt et donc mondiale.
Une France confrontée à la contrainte budgétaire
La France a bien plus de difficultés avec son budget qui est proche aussi de 6% de déficit. Le plan de notre premier ministre, s’il ne se heurte pas à la censure, ne contient rien qui puisse booster une croissance atone prévue à 0,6% par la banque de France.
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Une Chine qui soutient la croissance mondiale
La Chine pour parler de la deuxième puissance économique contribue positivement puisqu’en se recentrant sur son champ domestique elle réalise des chiffres supérieurs à 5% de croissance.
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Ainsi, qui l’eu cru, mais la croissance mondiale est bien là, +2,8% selon le FMI. Cela se retrouve sur les prévisions de bénéfices du S&P 500 qui une fois de plus tire vers le haut les bourses.
Attention toutefois aux feux comme chaque été chaud : est-ce que l’inflation va connaitre une escalade durable conséquence des droits de douane ; les prix aux USA viennent de passer de +2,4% à +2,7%. En tout cas cela retarde la baisse des taux de la Fed. Et freine la baisse des taux long.

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Le risque d'une escalade inflationniste
Enfin, si l’incendie inflationniste est fixé, scénario que nous vérifierons à la rentrée, la baisse des taux occidentaux pourrait ranimer le feu dévastateur de l’été 2024 : la hausse des taux au japon pourrait entrainer des retours de capitaux sur ce marché, notamment la liquidation des opérations spéculatives de yen carry trade. Rappelons que le yen carry trade consiste à emprunter en yen pour placer en dollar à des taux plus attractifs. Mais c’est peut-être déjà ce qui explique la chute du dollar depuis le début de l’année.
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