Assurance-vie : quels délais pour disposer des fonds ?

Une assurance-vie est accessible à tout moment, même avant 8 ans
Un contrat d’assurance-vie peut être partiellement ou totalement racheté à tout moment. Il n’existe aucune durée minimale de détention. L’épargnant peut demander un retrait, quelle que soit l’ancienneté du contrat. Ce retrait prend la forme d’un rachat partiel (le contrat reste ouvert) ou total (le contrat est clôturé).
Certains cas permettent d’obtenir une exonération d’impôt sur le revenu : licenciement, invalidité ou retraite anticipée du souscripteur, de son conjoint ou partenaire de Pacs. Les prélèvements sociaux restent dus, au taux en vigueur de 17,2 % en juillet 2025¹.
Le délai réglementaire de versement est de 2 mois maximum
Une fois la demande de rachat transmise, les sommes doivent être versées au souscripteur dans un délai maximum de deux mois. Ce délai court à partir de la réception d’un dossier complet, incluant les pièces justificatives : RIB, pièce d’identité, formulaire de rachat signé, etc.
En pratique, ce délai est souvent plus court. Il varie entre 3 et 10 jours ouvrés selon les assureurs et la qualité du dossier². Le respect de ce délai suppose que le dossier soit complet dès l’envoi. Un document manquant suspend le traitement jusqu’à régularisation.
Le traitement peut être accéléré si l’assurance-vie et le compte courant sont dans la même banque
Si le contrat est souscrit dans un établissement qui héberge aussi le compte bancaire du souscripteur, le versement peut être plus rapide. Certaines banques annoncent un délai de 48 à 72 heures pour transférer les sommes sur le compte courant interne².
Ce raccourcissement tient au fait qu’il s’agit d’un virement entre comptes du même établissement, sans passer par les délais interbancaires classiques. Ce traitement suppose toutefois que la demande soit faite via les canaux prévus (espace client en ligne ou agence) et que le dossier soit complet.
La fiscalité applicable dépend de l’ancienneté du contrat
Avant 8 ans de détention
Avant 8 ans, les produits issus de l’assurance-vie sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 12,8 %, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2 %, soit un taux global de 30 % en 2025¹. Ce régime s’applique par défaut, sauf option pour le barème de l’impôt sur le revenu¹.
Après 8 ans de détention
Après 8 ans, l’épargnant bénéficie d’un abattement annuel de 4 600 euros pour une personne seule ou 9 200 euros pour un couple marié ou pacsé sur les intérêts, montants toujours en vigueur en juillet 2025¹. Au-delà de cet abattement :
- Les gains sont taxés à 7,5 % d’impôt sur le revenu, plus 17,2 % de prélèvements sociaux, soit un total de **24,7 %**¹.
- Lorsque le total des encours nets dépasse 150 000 euros pour une personne seule, le taux du PFU à 12,8 % s’applique également au-delà de ce seuil, soit 30 % en tout¹.
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Des retraits significatifs mais en léger recul en 2024
En 2024, les rachats d’assurance-vie ont représenté un montant total de 143,8 milliards d’euros, en recul de 5 % par rapport à 2023³. Parallèlement, les versements ont atteint 173,3 milliards d’euros, permettant à la collecte nette de s’établir à +22,8 milliards d’euros, un niveau record depuis 2011³. Ce dynamisme confirme l’attractivité continue de l’assurance-vie en tant que support d’épargne liquide. Les rachats répondent à des besoins variés : financement de projets personnels, couverture de dépenses imprévues ou ajustement de l’allocation patrimoniale. Dans certains cas, une avance peut être préférée à un rachat lorsqu’il s’agit d’un besoin temporaire, évitant ainsi la fiscalité liée à un retrait⁴. Certains épargnants préfèrent même recourir à une avance sur contrat pour conserver l’intégralité des gains investis tout en accédant à des liquidités rapidement⁵. Par ailleurs, les évolutions récentes montrent un rééquilibrage vers des unités de compte, avec une part majoritaire du portefeuille investie en actions ou obligations (63 % fin 2024), signe que les contrats d’assurance-vie sont activement utilisés dans des stratégies d’épargne à long terme et de diversification patrimoniale.
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Un blocage des retraits est-il possible ?
La législation française prévoit la possibilité de restreindre temporairement les retraits d’assurance-vie en cas de crise financière majeure. L’article 21 bis de la loi Sapin 2 permet à l’ACPR, sur avis du Haut Conseil de stabilité financière, de suspendre les rachats pour une durée de trois mois, renouvelable une fois. À date, ce mécanisme n’a jamais été activé. La collecte nette reste positive, le marché de l’assurance-vie est stable et les assureurs présentent des niveaux de solvabilité largement suffisants. Ce dispositif est donc réservé à des situations exceptionnelles et ne concerne pas les opérations liées à un décès ou au service d’une rente.
Sources :¹ economie.gouv.fr² placement.meilleurtaux.com³ fortunyconseil.fr⁴ ag2rlamondiale.fr
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