Grâce de Thanksgiving pour les marchés ? (Financière de l'Arc)

Une période statistiquement favorable pour les actions américaines et françaises
Vous connaissiez la trêve des confiseurs, mais avez-vous déjà entendu parler de la grâce de Thanksgiving ?
Non, il ne s’agit pas de Gobble et Waddle, ni de Liberty et Bell, les dindes sauvées par les présidents Trump et Biden en 2025 et en 2023, mais d’une période favorable pour un investisseur boursier ayant acheté l’indice S&P 500 la veille de Thanksgiving. En effet, statistiquement, ce boursicoteur avisé, ayant effectué cet achat et porté son investissement jusqu’à la fin de l’année, a gagné de l’argent 17 fois au cours des 25 dernières années. Même constat en France sur l’indice CAC 40, puisque la fréquence des gains est de 16 sur 25. Quelle a été la performance réalisée et quels sont les paramètres qui laissent penser que ce miracle boursier aura bien lieu cette année ?
Thanksgiving, mieux que la trêve des confiseurs en Bourse
Contrairement à la pensée collective, la trêve des confiseurs n’est pas une période particulièrement favorable pour les actions américaines. Ainsi, sur 25 ans, la performance de l’indice S&P 500 n’est positive qu’une fois sur deux au cours de la dernière semaine de l’année.
Pire encore, cet indicateur a régressé 7 fois au cours des 10 dernières années si l’on prend comme début de période la mi-décembre ou le 20 décembre, avec comme échéance la fin de l’année. Vous l’aurez compris, cet adage ne fonctionne pas outre-Atlantique.
Ce n’est pas vraiment mieux en France, avec 11 chances sur 25 depuis 2000 et une chance sur deux de gagner de l’argent au cours de la dernière semaine ou de la dernière quinzaine.
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Les années où l’indice S&P 500 a déjoué le miracle
Les trois dernières années où la performance de l’indice S&P 500 après Thanksgiving a été négative ont été 2015, 2018 et 2022. Or, ce sont des millésimes où la Fed était en phase de durcissement monétaire.
Ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui, puisque la Réserve fédérale devrait encore baisser ses taux directeurs le 10 décembre ou le 28 janvier prochain. Même s’il y a un débat autour de l’ampleur du mouvement à venir avec l’inflation actuelle, la tendance est à un assouplissement monétaire au cours des prochains mois, sous la pression de Donald Trump.
Le nom de Kevin Hassett, l’actuel directeur du Conseil économique national et proche du président, circule de plus en plus comme étant le grand favori.
C’est une certitude : la Fed sera plus encline à réduire le loyer de l’argent. L’attitude de la Maison-Blanche n’est pas un hasard : il faut absolument réduire les taux d’intérêt à court terme, afin de permettre au Trésor américain d’emprunter massivement sur cette partie de la courbe, car moins chère.
De plus en plus de stratégistes croient même possible un plan massif d’achats de bons du Trésor (donc d’une maturité de moins de 12 mois) réalisé par la Fed dès 2026. Le but ultime étant de réduire la charge financière fédérale dans un environnement de déficit et d’endettement élevé.
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Les explications derrière la surperformance post-Thanksgiving
Pourquoi vaut-il mieux acheter des actions avant de manger la dinde de Thanksgiving, plutôt que celle de Noël ?
Ce n’est évidemment pas parce que la dinde de Thanksgiving est meilleure que celle de Noël, surtout aux États-Unis.
Certains pourront croire que cette fête du remerciement et de la grâce déteint sur les investisseurs et donc sur les marchés avec une période de clémence. L’année 2008 en serait la preuve, puisque, en pleine crise financière, après la faillite de la banque Lehman Brothers et de l’assureur AIG, l’après-Thanksgiving s’est miraculeusement traduit par une performance positive de 1,75 %, après une perte de plus de 38 % auparavant.
Nous pensons que l’explication est plutôt comptable. Ainsi, les hedge funds clôturent leurs comptes à fin novembre et, au cours du dernier mois de l’année, la spéculation à la baisse est bien moindre.
Ce phénomène, avec certes l’espoir d’une année suivante meilleure, entraîne probablement des achats à bon compte, avant d’affronter la dure loi de la réalité des chiffres.
L’autre explication repose sur des « rebalancements », ou rééquilibrages, favorables aux actions dans les portefeuilles de fonds diversifiées à cette période de l’année.
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Les perspectives probables pour 2025
La plus importante partie de la traditionnelle hausse a eu lieu en réalité entre Thanksgiving et la mi-décembre. Dans un contexte où les bénéfices par action ont été sensiblement révisés à la hausse ces dernières semaines, après la publication des résultats du 3ème trimestre, nous serions d’avis de rester investis avant la prochaine réunion de la Fed du 10 décembre.
On peut prendre des profits dans le cas où le mouvement de hausse se matérialiserait auparavant, afin de sécuriser les performances de l’année en cours.
Toutefois, ce sont des arbitrages à court terme. Sur le moyen terme, nous sommes toujours dans un environnement favorable aux actions, avec des taux d’intérêt réels faibles et une croissance des profits.
Par Arnaud BENOIST-VIDAL, gérant d’actifs, Financière de l'Arc
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