La politique prend le devant de la scène à la rentrée (Ofi Invest AM)

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Les marchés européens affectés par la crise politique en France

Les Bourses européennes ont clôturé en baisse une semaine marquée par la mauvaise performance du CAC 40, à la suite de l’annonce du Premier ministre François Bayrou qui sollicite un vote de confiance le 8 septembre prochain à l’Assemblée nationale. La bonne tenue des bourses américaines s'explique par des données qui confirment la résilience de l'économie outre-Atlantique au début du troisième trimestre.

Le risque de chute du gouvernement Bayrou et ses répercussions économiques

Le risque de chute du gouvernement Bayrou, qui alourdirait une situation budgétaire française déjà dégradée, a fait monter les écarts de taux (spreads) OAT contre Bund au-delà des 80 points de base en cours de semaine. Quatre issues politiques sont possibles : confiance gagnée par François Bayrou, recherche d’un nouveau gouvernement, nouvelle dissolution de l’Assemblée, démission du Président. Étant données les réactions des principales forces d’opposition, il est très probable que le gouvernement Bayrou chute. Trois conséquences attendues : i) une trajectoire budgétaire moins ambitieuse, avec un déficit budgétaire qui sera probablement supérieur à 5% du PIB en 2026 et le plus large de la zone Euro, ii) une croissance de l’activité freinée par l’incertitude politique, iii) une dégradation de la notation de la France en simple A par les trois agences dans les prochains trimestres, la première à se prononcer étant Fitch le 12 septembre.

Une stabilité des taux d’intérêt en Europe et aux États-Unis

Au-delà des tensions spécifiques à la France, les taux d’intérêt sont restés relativement stables tout au long du mois d’août, en Europe comme aux États-Unis.

La courbe américaine orientée par les attentes de baisse des taux de la Fed

Cette relative stabilité des taux d’intérêts sur les maturités à 10 ans s'inscrit dans le cadre d'un mouvement continu de pentification de la courbe américaine, car les maturités courtes anticipent des baisses de taux directeurs de la Réserve fédérale, à partir de septembre. Nous partageons l'avis selon lequel la Fed devrait reprendre son assouplissement monétaire en septembre ; la vitesse et l’ampleur de ces baisses seront déterminées par les futures données, notamment celles du marché du travail. Lors de son dernier discours, le gouverneur de la Réserve fédérale Christopher Waller a révélé qu'il s'attendait à une baisse des créations d'emplois, une fois les révisions du recensement trimestriel de l'emploi et des salaires appliquées (les premières révisions seront disponibles mardi). Il a également souligné que les données hebdomadaires de l'ADP (données sur l'emploi privé) partagées avec la Fed, mais non divulguées publiquement, montraient que la croissance de l'emploi avait continué à se détériorer en août. À suivre !

Des pressions croissantes de Donald Trump sur la Réserve fédérale

Par ailleurs, les pressions continues de Donald Trump sur la Fed ont récemment culminé avec la tentative de limogeage de L. Cook (membre du conseil d'administration), qui a poursuivi le président américain en justice. Le 4 septembre, le Sénat américain doit auditionner S. Miran, président du Conseil des conseillers économiques et choisi par Trump comme remplaçant temporaire de Kugler, démissionnaire, au sein du Board. La composition du conseil des gouverneurs lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed est donc encore incertaine.

Le contentieux sur les droits de douane réciproques aux États-Unis

Enfin vendredi, une cour d'appel fédérale a confirmé une décision antérieure contre les droits de douane « réciproques » imposés par l'administration Trump qui avait invoqué l’IIEPA (International Emergency Economic Powers Act), ou Loi sur les pouvoirs économiques d'urgence internationaux pour imposer de nouveaux tarifs douaniers réciproques le 2 avril 2025. Toutefois, les tarifs continueront à être perçus au moins jusqu'à la mi-octobre, le président américain ayant saisi la Cour suprême, même si la décision de la Cour Supreme pourrait prendre beaucoup plus de temps. Par ailleurs, d’après quelques experts Donald Trump pourrait imposer les tarifs réciproques en utilisant la Section 338 du Tariff Act de 1930 qui autorise l'imposition de tarifs jusqu'à 50%.

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